Du côté des PROS - Christophe COCARD, de SALON de Provence à NÎMES...


Publié le Lundi 2 Mars 2015 à 06:40


Après avoir ouvert son premier complexe de Foot5 en 2010 avec le FutSalle , à Salon de Provence, Christophe Cocard s'est lancé dans une nouvelle aventure du côté de Nîmes. Rencontre avec un footballeur-entrepreneur réaliste, mais aux idées longues...


Christophe, qu'est-ce qui t'a donné envie d'ouvrir un premier complexe Foot5 à Salon-de-Provence en 2010 ?
J'habitais et j'haibte toujours à côté d'Aix en Provence et j'avais un club de sport sur Salon de Provence que j'avais finalement revendu. Il y a avait une opportunité de créer un complexe Foot5 sur Salon, ou il n'y avait rien. J'ai trouvé le local et j'ai créé le FutSalle Salon.
Et alors, cinq ans plus tard ?
Il faut faire attention. Très peu de gérants gagnent correctement leur vie avec cette activité. L'investissement et lourd et ça fait du petit chiffre d'affaires. Tout le monde essaie de s'engouffrer là-dedans, mais ça ne dure pas. Trop pensent qu'en claquant juste des doigts tout va tomber du ciel. Alors que c'est loin d'être ça. Après, tu dois arriver à maîtriser tes coûts, à avoir un loyer pas trop cher. Il faut au minimum 40 à 50 000 habitants pour faire un complexe viable. Les tenants et les aboutissants, on les connaît désormais par cœur.
Pourquoi avoir quitté ton complexe à Salon-de-Provence il y a quelques mois ?
A Salon, on a pas pu développer tout ce qu'on voulait avec mon associé. Ce n'était pas possible d'avoir un salaire décent à deux. Il m'a donc proposé de me racheter mes parts. J'ai accepté et j'ai donc quitté le FutSalle Salon l'été dernier. On n'avait que deux terrains et on ne faisait pas de restauration. Le chiffre d'affaires ne pouvait donc qu'être linéaire. Pour moi, ça a été un mal pour un bien, car ça m'a permis de rebondir. Je vais donc ouvrir un autre complexe, avec un autre associé, à Nîmes.

« Monter ce genre de projet est compliqué »

Que reste-t-il à régler avant l'ouverture de ton nouveau complexe ?
Ça y est, on a tout. On voulait l'ouvrir pour avril, mais c'est un peu compliqué pour avoir toutes les autorisations. Ça traîne donc un peu. Mais on a réfléchi et on s'est dit que ça ne servait à rien d'ouvrir en mai ou en juin, car ce sont des périodes peu favorables. On va finalement ouvrir à la rentrée, en septembre. Je pense qu'il y a moyen de faire quelque chose de bien à Nîmes, avec un bon complexe de six terrains et de la restauration. Par contre, on sera indépendants, on veut rester maîtres de notre destin.
Est-ce plus facile pour un ancien footballeur professionnel de monter ce type de projet ?
Oui et non. C'est un peu plus facile parce qu'on connaît les paramètres essentiels. Mais quand il s'agit de faire un business plan, c'est autre chose. Il y en a beaucoup qui ne sont pas habitués à ça et on apprend vraiment tous les jours. Moi, je suis dans le monde des affaires. Ca m'intéresse. Mais monter ce genre de projet en France est compliqué car tu es taxé de tous les côtés. Ceux qui perdurent sont ceux qui ont gestion saine, stricte, avec des coûts parfaitement maîtrisés et un loyer raisonnable.
Quelles sont les choses les plus compliquées à gérer quand on monte ce type de projet ?
Le projet en lui-même est intéressant à monter. Derrière, c'est beaucoup de temps de présence. Parfois ça te bouffe le cerveau. Mais c'est tout de même ludique et ça reste dans le milieu du foot qu'on connaît bien. Il faut quand même très attention car c'est usant psychologiquement.

« Zidane perd de l'argent tous les mois... »

En tant que gérant, comment détaillerais-tu ton quotidien ?
Quand tu y es, c'est limite 24h/24. Comme tu ne marges pas assez, c'est toi qui fais tout. Tu as la maintenance, avec les filets qui pètent, il faut nettoyer le synthétique. Il arrive même que tu fasses la femme de ménage pour limiter les coûts. Je joue aussi avec les clients. Parfois parce que j'ai envie, aussi parce que c'est du social et que c'est ton business. Tu te dois de dépanner une équipe incomplète.
En tant que précurseur dans le Foot5, ne penses-tu pas tout de même avoir ouvert la voie à d'autres anciens pros ?
Oui... mais après, c'est toujours pareil. Est-ce vraiment un bon investissement ? Tu engages tes finances perso car les banques ne prêtent pas comme ça. C'est à double tranchant. Parfois l'investissement est trop lourd. Après, tu prends quelqu'un comme Zidane, c'est différent. Il est sur une autre planète, car Adidas et Orange ont investi... Mais il perd quand même de l'argent tous les mois ! C'est simple à comprendre. Je le répète, c'est très souvent difficile de rentabiliser le projet. Je dis souvent en schématisant qu'il vaut mieux investir dans un camion à pizzas qui va te coûter 5000 ou 6000 euros... Tu vas gagner cent fois mieux ta vie !
Dans ces conditions, comment as tu faiT pour "survivre" avec ton complexe de Salon ?
Nous on a maîtrisé les coups. Le but du jeu, c'est que ça te coûte le moins moins cher possible en termes d'investissements. Au tout début, il n'y avait qu'une société qui installait des complexes sur le marché. Ça coûtait donc très cher. Maintenant, elle n'a plus le monopole, ce qui a permis de casser les prix. C'est de bonne guerre pour tout le monde, même si pour moi c'est toujours un trop cher. Mais en négociant bien, on arrive à avoir un coût de départ négocié et raisonable.

Fini le Futsalle de Salon de Provence pour Christophe Cocard...

« La FFF doit rester sur cette convivialité que l'on a actuellement »

Quelle est ta vision sur la discipline côté pratiquants ?
Je trouve que ça prend de plus en plus. Il faudrait un cahier des charges pour être sur la même longueur d'ondes entre tous les opérateurs, même si ça se met en place tout doucement. La FFF attend un peu que des clubs se montent un peu partout en France, pour ensuite lancer un championnat. Elle a perdu tellement de licenciés au niveau du foot à 11, qu'elle va essayer d'en récupérer via le Foot5.
Du coup, plutôt pour ou contre l'arrivée de la FFF dans le Foot5 ?
Je suis plutôt pour... Mais encore faut-il que la Fédération reste dans l'esprit que l'on a actuellement. Il y a de la compétition, certes, mais il ne faut pas que ça aille au-delà. On veut absolument conserver cette forme de convivialité qu'on a mis en place depuis le tout début.
Tu es adhérent à l’association Convi’Five. Quelle est ton opinion sur le championnat de France organisé par Jean-Pierre Gruppi ?
C'est vraiment bien. Jean-Pierre se donne du mal à lancer tout ça. Il faut que la mayonnaise prenne et ça ne se fera pas du jour au lendemain.Il y aura des petites rectifications à faire à droite et à gauche mais mais on est clairement sur la bonne voie.
Peut-on s'attendre la mise en place d'un « vrai » championnat national ?
Je pense qu'on va y arriver si ça continue comme ça. On est par exemple un peu en retard par rapport aux Espagnols qui ont vrai championnat. Ça peut paraître paradoxal, mais c'est souvent d'anciens pros qui deviennent les premiers pros du Foot5.

Propos recueillis par Matthieu Fédida

Christophe COCARD
Né le 23 novembre 1967 à Bernay
PARCOURS
1987 - 1996 : AJ Auxerre (260 matches, 60 buts)
1996 - 1999 : Olympique Lyonnais (87 matches, 11 buts)
1999 - 2002 : Kilmarnok (68 matches, 13 buts)
Equipe de France : 9 sélections (1 but)

PALMARÈS
- Champion de France en 1996
- Vainqueur de la Coupe de France en 1994 et 1996
- Demi-Finaliste de la Coupe de l'UEFA en 1993
- Vainqueur de la Coupe Intertoto en 1997

SOCCER CENTER NÎMES (démarrage en septembre)
- 4 terrains 5/5
- 1 terrain 4/4
- 1 terrain beach soccer
- Restauration/ Bar












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