Julien FALGOUX (UrbanSoccer) : "Le marché va s'assainir"


Publié le Lundi 16 Mars 2015 à 05:51


Un an après l'annonce de la fusion entre Soccer5 et Urban Soccer, pour constituer le poids lourd du Foot5 en France, les travaux sont toujours en cours, même si les choses ont sérieusement avancé. L'occasion de faire le point avec Julien Falgoux, créateur de Soccer5 en 2004 et désormais membre du directoire du nouveau groupe UrbanSoccer...


Julien, ou en est UrbanSoccer dans les travaux liés à la fusion entre Urban Football et Soccer5 ?
C'est toujours en cours ! Nous aurons complètement terminé le processus pour le début du second semestre 2015. Nous avons énormément travaillé depuis un an et demi.
Quels sont les aspects les plus compliqués à harmoniser ?
Nous avions des façons de faire différentes et cherchons à prendre le meilleur de chacun pour proposer le meilleur du foot à 5, ou plutôt Foot5. Nous cherchons à avoir un niveau de qualité élevé pour tous nos produits et services, comme ça a toujours été le cas depuis dix ans. UrbanSoccer est le seul réseau intégré en France. Nous ne sommes pas une franchise, c’est un fonctionnement complètement différent. Le travail était donc important pour décliner ces aspects dans trente complexes. Mais le jeu en vaut la chandelle.
A contrario, que-est ce qui s’est fait le plus naturellement ?
L’état d’esprit, la volonté de se développer, d’innover et de mettre la satisfaction client au cœur de notre stratégie. Nous sommes aussi tous animés par une passion commune, le Foot5. Ça facilite les choses.

"Toutes nos forces sont concentrées sur la fusion..."

Au niveau communication, au-delà du logo et de la charte visuelle, y-aura-t-il un gros « rafraichissement » des complexes afin que les trente structures du groupe soient dans le même moule ? Que les clients aient vraiment l’impression d’être dans le même « univers » de Foot5…
L’investissement pour refaire l’intégralité des complexes est colossal et se fera avec le temps. Mais nous allons faire en sorte d’avoir un esprit commun. Tous les produits et services seront identiques et je crois qu’on peut dire que la qualité est au rendez-vous dans toutes nos structures. Tous les nouvelles seront en revanche sur le nouveau modèle UrbanSoccer, comme on a pu le découvrir Porte d’Ivry.
Au-delà des travaux de fusion en cours, quels sont les actualités d'UrbanSoccer en ce moment ?
Sincèrement, toutes nos forces sont concentrées sur la fusion et faire en sorte que nos produits et services soient rapidement en place dans tout le réseau.
Vous allez ouvrir prochainement en Belgique, à Anvers. Quel est l’intérêt pour UrbanSoccer de se développer à l’étranger ? Votre vocation est-elle désormais Européenne ?
Nous sommes en Belgique depuis 2012. C’est un petit pays, mais sur lequel nous fondons beaucoup d’espoirs car nous sommes le seul opérateur et avons déjà pris des positions fortes. Nos complexes de Bruxelles et de Charleroi fonctionnement bien, même s’il faut faire découvrir cette nouvelle activité. Ouvrir dans un nouveaux pays est extrêmement lourd. Mais nous réfléchissons effectivement à des développements internationaux. Les lancements se fera en fonction des opportunités.

Avec Victor Augais, ex-Urban Football

"Je suis toujours étonné de voir des complexes ouvrir dans certaines villes..."

Ce qui signifie que vous pensez que le marché français est désormais saturé ? Que vous n’y ouvrirez plus de nouveaux complexes ?
Pas du tout. On ne peut pas simplifier le problème ainsi. Ce qui est vrai, c’est que certaines villes françaises sont complètement saturées. C’est le cas de Bordeaux, Lyon, Saint-Etienne, Rennes … et de bien d’autres comme Montpellier, Dijon, Lille... Nous sommes tous touchés par ce phénomène car l’offre a dépassé la demande. Les créneaux de 22 heures, par exemple, quasiment plus personne ne les loue en province. Et trouver une rentabilité sur trois heures par jour et par terrain, ça n’existe pas. Les ouvertures sont donc à étudier méticuleusement en fonction des zones de chalandise et du contexte concurrentiel.
Ton avis sur le marché français justement ?
Je suis toujours étonné de voir encore des complexes ouvrir dans ces villes. Certains porteurs de projet ont des moyens et ne font aucune étude de marché. Pour les autres, les banques ne prêtent quasiment plus car elles savent que le marché est à saturation et qu'elles peuvent être les premières pénalisées. Très peu de projets voient le jour désormais. Je pense que le secteur rentre dans une nouvelle phase qui va être délicate et personne n’y échappera. Une offre pléthorique, des charges immobilières trop importantes pour la majorité des centres... Les fermetures vont s’accélérer en 2015 et 2016. Et lorsque l’on regarde le marché de référence, celui du Royaume Uni, on se dit que ça n’est pas pour rien si le modèle s’est développé sur de l’outdoor quasi exclusivement. Mais il faut aussi regarder le côté positif, qui est que globalement, le marché français va s’assainir avec le temps.

L'UrbanSoccer Ivry, premier de cordée...

"Les compétitions ne sont pas la réalité du business au quotidien..."

Parlons un peu compétitions. Au contraire d’autres réseaux et mise à part le National Foot5 dans lequel vous êtes largement représenté, vous n’organisez aucune grosse animation transversale dans vos complexes type Coupe du Monde ou Coupe de France à notre connaissance. Pourquoi ?
Parce que notre vision du Foot5 est avant tout orientée vers le loisir et le plaisir. Aussi parce que nous travaillons à fournir les meilleurs services et que la demande principale des complexes n’est pas tournée vers des compétitions de ce type. Les médias sont attirés par des événements de ce type, mais ce n’est pas la réalité du business au quotidien.
Ta vison des choses concernant l’arrivée de la FFF dans le Foot5 ?
L’impact médiatique peut être intéressant si la FFF fait en sorte de préserver l’esprit que l’on a créé depuis plus de quinze ans. Pour l’instant, cette arrivée reste marginale pour nous et nos clients, avec une journée d’événement par complexe avec le National Foot5. On verra avec le temps si on arrive à travailler ensemble, à partager les mêmes valeurs et à faire un deal qui soit vraiment gagnant-gagnant. Il est impératif de se donner du temps et de faire preuve d’indulgence réciproque lorsque l’on envisage de se rapprocher.
Le mot de la fin pour toi ?
Le foot à 5 ou Foot5 doit entrer dans une nouvelle ère, plus professionnelle, pour perdurer. Et nous comptons bien faire en sorte qu’UrbanSoccer contribue grandement à ce renouvellement.

Propos recueillis par Denis Dupont

Julien FALGOUX
Né le 05/03/1977 à Clermont-Ferrand
Formation : DESS Management International du Sport – Paris XI – 2001
Expérience Professionnelle :
2002 : Créateur de S EVENTS en 2002, société spécialisée dans le marketing et l’événementiel sportif (PHA Claude Michy / 24h du Mans / GP France Moto, Trophée Andros, Champ. d’Europe de Patinage, Champ. du Monde de Boxe …)
2003-2005 : Auteur du livre « Organiser un événement sportif » (Editions d’Organisation)
2004 : Fondateur de Soccer5, 2004













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